Chères et chers collègues,
Chères amies, chers amis,
Nous vous faisons part, avec une très grande tristesse, de la disparition de Catherine Servan-Schreiber, chercheuse au CEIAS (CNRS/EHESS).
Disciple de Charlotte Vaudeville, qui inspira directement ses premiers travaux sur les textes hindous et musulmans de l'Inde du Nord médiévale et moderne, Catherine Servan-Schreiber s’est consacrée à l’étude de la transmission des épopées bhojpuries sous leur forme orale et de livret de colportage, qui a abouti à la publication en 1999 de Chanteurs itinérants en Inde du Nord. La tradition orale bhojpuri (Paris, L’Harmattan). Le volume collectif qu'elle a dirigé, Traditions orales dans le monde indien, Purusartha (1995) reste un ouvrage de référence et a marqué des générations de chercheuses et chercheurs, tout comme son enseignement à l'INALCO.
Sans cesser de garder un intérêt pour la culture bhojpurie, les traditions orales et les savoirs musicaux, Catherine Servan-Schreiber a constamment renouvelé ses objets et ses terrains de recherche, qui s'étendaient du Bihar (Inde) à l'île Maurice. Par la variété et l'originalité de ses travaux menés sur plus d'une quarantaine d'années, mais aussi par la mise en lumière de l'imprégnation indienne dans les littératures "indianocéaniques", elle occupait une place à part dans le monde indianiste.
Son goût des autres se manifestait tant dans les encouragements dispensés aux jeunes chercheuses et chercheurs que dans ses multiples collaborations académiques (voire artistiques). Elle s'était ainsi rapprochée du REARE, dont elle était devenue membre, et avait contribué en 2016 au Congrès de Paris avec une réflexion originale sur la temporalité de la vendetta dans les épopées indiennes du Bandit d'honneur.
Son dynamisme, sa curiosité et sa générosité intellectuelles vont nous manquer.