Vient de paraître
Recueil Ouvert du Projet Épopée, volume VI, 2020
http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/
Onglet “Vol. 2020 Premières modernités”
(http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/382)
Le volume VI du Recueil ouvert du Projet Épopée arrive en ligne, avec un dossier consacré aux premières modernités épiques. Cette nouvelle livraison offre, comme à l’accoutumée, une plongée dans la très grande variété des travaux contemporains sur l’épopée et l’épique, de l’Antiquité à nos jours et de l’Europe centrale au Brésil.
Le dossier central de cette livraison, coordonné par Dimitri Garncarzyk, est consacré aux épopées de la première modernité (c. 1500-c. 1800) dans des domaines culturels moins fréquentés par la critique francophone : l’Europe centrale et le monde lusophone. Si les exemples de la Gerusalemme liberata en Italie, de la Franciade ou de la Henriade en France ou de Paradise Lost en Angleterre sont bien connus, les productions épiques de l’Est de l’Europe restent peu étudiées à l’échelle internationale. Les contributeurs du volume, spécialistes reconnus, offrent un panorama épique qui va de l’humanisme croate de la Renaissance (Davor Dukić) aux Lumières polonaises tardives (Roman Dąbrowski) en passant par le baroque tardif des Lumières serbes (Dragana Grbić). Leurs articles soulignent l’ancrage de la poésie épique centre-européenne dans la culture de la première modernité européenne et mettent en évidence les problématiques régionales (linguistiques, politiques, idéologiques, religieuses) qui rendent ces épopées particulièrement vivantes et inventives. La deuxième partie du dossier s’intéresse à l’Ouest de l’Europe et à l’extrême-Occident. Deux études portent sur le Portugal moderne, présentant une réévaluation synthétique des Lusiades de Camões (Hélio Alves) et une analyse de l’écriture épique féminine au 17e siècle (Raúl Marrero-Fente) ; une dernière étude sur la période moderne étudie l’intégration du Nouveau Monde (en l’occurrence Cuba) à l’imaginaire et à la diction épiques européens du 17e siècle. L’ensemble de ces études se signalent non seulement par la richesse des corpus qu’elles exploitent mais aussi par la diversité méthodologique dont elles témoignent.
Ce dossier va de pair avec des évolutions dans la structure même du Recueil ouvert. D’une part, le dossier principal accueille désormais des articles en anglais — ce qui permet d’inviter des contributeurs non-francophones et de diversifier ainsi les objets et méthodes présentés dans le Recueil, renforçant sa vocation de compendium des études épiques aujourd’hui. D’autre part, dans le même esprit d’ouverture et de diversification, le Recueil s’enrichit d’une rubrique consacrée à la traduction de travaux publiés en portugais dans la Revista Épicas du CIMEEP, centre international d’études épiques de l’Université fédérale de Sergipe (Brésil). Cette mesure de réciprocité (la Revista Épicas publie déjà des articles du Recueil en traduction portugaise) a pour but de renforcer la synergie entre les chercheur.e.s francophones et lusophones en partageant les travaux de part et d’autre de l’Atlantique.
Certains de ces travaux relèvent du dossier principal (Raúl Marrero-Fente et Fabio Mario da Silva) ; les autres traitent de l’influence épique sur le roman du 20e siècle (Danielle Corpas), de la génétique textuelle de l’épopée inachevée de Gonçalves Dias (Acízelo de Souza), d’Homère et Guimarães Rosa dans une perspective sociolinguistique (Teresa Virgínia Ribeiro Barbosa), ainsi que de la place des femmes dans l’épopée du 20e siècle chez Neruda et Doubiago (Éverton de Jesus Santos et Gisela Reis de Gois).
Enfin, la rubrique du Recueil consacrée au panorama de la critique épique inclut dans cette livraison le premier volet d’une riche étude consacrée à la critique italienne de la chanson de geste (Giulio Martire).
Notre prochain volume, dirigé par Philippe Haugeard, sera consacré à “L'intelligence dans la chanson de geste européenne”.